quelques leçons de vie (2022)
Il y a longtemps que je ne me suis pas adonné à l’écriture d’un bilan. Aujourd’hui, en lisant un récent billet de l’auteure Maria Popova, qui en a fait une tradition annuelle, je me suis demandé quelles leçons j’avais pu tirer de l’année 2022 et des précédentes. Il m’a semblé que le jardin était l’endroit idéal pour ainsi réfléchir publiquement, et planter, du même coup, les premières semences d’un jardin de pensée qui est encore tout jeune. Je propose donc ici une sorte de florilège des découvertes faites au fil de mes différentes lectures et expériences, dans cet esprit de partage qui caractérise les fins d’année.
Ces idées sont bien sûr, comme toutes les idées, sujettes à transformation. Néanmoins, j’espère ici réaliser une sorte d’instantané, de portrait d’où j’en suis en cette fin d’année.
1. On aime son corps au fil de ses regards.
J’adopte depuis quelques années l’approche d’un amour radical de mon corps, quels que soient ses états. J’ai pris la résolution de ne pas me critiquer lorsque je m’aperçois dans un miroir, et parce que les deux vont souvent ensemble, de ne pas critiquer les autres. S’il m’arrive d’avoir de moins bonnes journées, j’ai réalisé que choisir des vêtements qui me procurent de la joie, et adopter une posture de j’aime-ce-que-je-vois-no-matter-what ont fini par s’inscrire en moi et devenir des habitudes.
2. Une idée et son contraire peuvent coexister
C’est une leçon de longue date, mais ce n’est que récemment que je peux dire avoir commencé à vraiment comprendre ce que cette idée signifie. Les idées ne sont pas mutuellement exclusives, et il y a de la beauté dans le paradoxe. La tendance à gommer les nuances, à préconiser l’approche du moi-contre-eux, nous empêche ultimement de converser et de communiquer.
3. La marche est un moyen de reprendre contact avec le monde
Au cœur de l’anxiété automnale, j’ai renoué, après trois ans d’isolement, avec l’activité quotidienne de la marche. Accompagné d’un livre audio, je me suis aventuré quotidiennement pendant quelques mois dans les chemins de la Rivière Saint-Charles, à proximité de chez moi. La marche est devenue durant cette période un moyen de me déconnecter du quotidien et de reconnecter au monde, de réapprivoiser les contacts avec des personnes inconnues – une chose que la pandémie a rendue encore plus anxiogène – dans le spectacle rassurant de la nature.
4. Rien n’est définitif : le monde est en constante évolution
Je crois que la pandémie a fait renaître en moi cette idée d’un monde stagnant, figé dans une éternelle répétition. Mais la vie autour, la nature comme l’univers, continue de fleurir et d’évoluer. Notre cerveau est constamment en train de développer de nouvelles connexions entre les idées; notre corps est en perpétuelle transformation. Dans ces moments où tout semble paralysé, me rappeler que tout est sujet à changement m’aide à appréhender le futur.