la métaphore du jardin appliquée au web
L’Internet est un univers de métaphores, l’une des plus probantes étant celle de la toile (« le web »), référence au réseau de connexions qui s’effectuent entre chacun de ses points. Mais avant même l’arrivée de la « toile » comme image, la métaphore du jardin fait son apparition : en 1998, un internaute du nom de Mark Bernstein présentait sa page web comme un hypertext garden, soulignant que « le web doit être fait d’espaces entretenus mais sauvages » (Basu). La métaphore jardinière contient en effet cette idée non seulement d’un espace à la fois public et privé, mais évoque aussi le travail constant d’entretien, de mise à jour de la page web, en même temps qu’un certain espace sauvage où la chronologie, ou l’idée de qu’est-ce qui est venu avant, importe moins que l’évolution de l’ensemble. Elle est l’idée « du web comme espace, du web comme topologie » :
In the Garden, to ask what happened first is trivial at best. The question “Did the bridge come after these trees” in a well-designed garden is meaningless historical trivia. The bridge doesn’t reply to the trees or the trees to the bridge. They are related to one another in a relatively timeless way. (Mike Cauldwell, cité par Tom Critchlow dans un de ses articles les plus marquants.)
Le jardin de pensée est ainsi un espace de chaos semi-organisé, où tout est interrelié et mène à un autre sentier, à un autre détail, un trajet où on ne se commet jamais deux fois au même chemin.